LaPolisphere

La sphère politique

Lundi 23 janvier 2012 à 16:10

 Salut à tous !

 En ouverture de ce blog, une petite présentation s'impose.

 Etudiante en histoire-sciences politiques à Paris 1 je compte bien me débrouiller pour entrer un jour (pas trop lointain si possible) dans le petit monde mystérieux et sans pitié du journalisme.

Ce blog est donc l'occasion de me "faire la plume" en exprimant mon humble avis sur les sujets d'actualité, de politique mais aussi de culture et notamment de cinéma où je passe BEAUCOUP (trop?) de temps !

Mais le but de la PoliSphère c'est aussi d'échanger sur des sujets variés, de lancer des questions et de provoquer des réactions, bref de permettre à chacun de se réapproprier un peu le débat  !

J'espère vous interésser, vous enthousiasmer, vous motiver, vous agacer, vous choquer, bref vous piquer au vif et vous pousser à réagir! 

A bientôt !

Lundi 23 janvier 2012 à 16:12

 
 Et si la crise était une chance ?


« Fédéralisme », le gros mot a été lâchée.

La crise de l’Euro a en effet paradoxalement remis la question du politique au centre du débat en révélant les insuffisances d’une Europe qui s’est jusque là définie comme union économique. Quand l’Union prospère pouvait se passer d’une gouvernance politique forte, soudée par l’euphorie du dynamisme économique, le vieux continent en crise prend conscience de la fragilité de ses fondements. Ainsi, l’alternative qui se pose est aujourd’hui la suivante : d’un côté céder aux exigences des marchés financiers, de l’autre s’accrocher tous ensemble au mât pour résister au chant des sirènes, quitte à perdre une part de notre liberté.

            Jusque là, la première solution semble l’avoir emporté au vue des pays membres redoublant d’effort pour séduire la belle, à coup de plan d’austérités et de désolidarisation face à des pays du Sud de l’Europe qui voient leurs dettes souveraines dévaluées et leurs taux d’intérêts s’envoler. Les offrandes aux agences de notations et aux marchés financiers se sont accumulées, avec pour paroxysme la cérémonie sacrificielle qu’a été la négociation du 26 Octobre où le couple Franco-Allemand s’est prosterné devant les volontés de la BCE et des créanciers de la Grèce. La mise aux bûchers des  responsables politiques touchés par la « mania » du déficit et leur remplacement par des économistes fidèles à la loi des marchées a achevé le processus.

            Mais la séparation entre bons eu mauvais élèves se révèle plus compliquée. Alors que la France qui se voulait le chantre de la rigueur budgétaire comme remède à la crise voit sa note menacée d’être dévaluée par le gourou Moody’s, la question d’une gouvernance financière et économique commune refait surface : paradoxe délicieux de marchés financiers déclenchant malgré eux un de l’Europe vers le fédéralisme.

            En faisant ce choix, l’Europe se doterait d’une base solide, empêchant le scénario actuel de se répéter : celui de marins quittant le navire dès que la tempête arrive, attirés par l’illusion d’être assez solides pour affronter seuls l’odyssée de la concurrence globalisée. 

Lundi 23 janvier 2012 à 16:15

 J'ai fait un stage à la rédac locale de Nice Matin au mois de Juin 2011. Je dois dire que je suis arrivée la matin du 1er Juin pleine de préjugés et de méfiance envers ce journal réputé de droite et pro-Estrosi, ce qui était LOIN de me ravir !

J'ai en fait découvert une équipe de journalistes critiques et ouverts qui m'ont fait confiance dès le 1er jour.

Lachée dans la nature, armée de mon minuscule appareil photo, j'ai été envoyée dans les 4 coins de Nice pour couvrir des sujets de tout ordre, allant de la vie politique locale (Oh bonheur de voir Estrosi au moins une fois par jour !), aux initiatives citoyennes en passant par la découverte de nouvelles adresses sympa .

Moi qui avait pris en grippe cette ville de "vieux fachos", j'ai appris à la redécouvrir un peu et j'ai pu publier une vingtaine d'articles dont je livre ici un petit florilège :)

Mercredi 25 janvier 2012 à 23:33

 L'amour dure 3 ans

Si 3 années font une histoire d’amour, 3 mots suffisent pour parler du dernier film de Beigbeder.

Agaçant

« Tête à claque », c’est ainsi que son éditrice qualifie dans le film le livre de Marc Marronnier, avatar fidèle de son créateur, Frédéric Beigbeder. Impossible de s’y tromper : même nez proéminent (que dis-je un cap, une péninsule !), même arrogance, même désinvolture de gosse de riche.

En effet, le sentiment qui ponctue l’heure et demi  de film est celui de l’agacement, voire de l’exaspération devant tant d’application à être insupportable.

Tout dégouline d’auto citation pompeuse. Le principe même du film d’abord puisqu’il se veut une libre variation autour du livre « L’amour dure 3 ans », abondamment cité (on va jusqu’à faire défiler à l’écran les bon mots de Beigbeder !). S’ajoute à ça le défilé méthodique et quasi-exhaustif de toute la joyeuse bande des mondains-parisiens de St Germain : la bande de Canal + au grand complet (Louise Bourgoin en tête), mais aussi Nicolas Rey ou encore  Filkenkraut au plus haut de sa forme en bégayeur fascisant.

Que dire enfin du héros : snob et misogyne à souhait ! Mais cet argument, largement mobilisé pour décrier le film n’est pas valable à moins de souhaiter la monopolisation systématique du premier rôle par des pantins fades et dégoulinant de bonnes intentions.

Pesant

            C’est clair, Beigbeder n’est pas cinéaste ! La mise en scène est d’une lourdeur peu commune, lestée par des confessions intimes face caméra qui trahissent une incapacité à adapter un roman à la première personne.

On passera sur l’accumulation des scènes-clichés en tout genre, du topos romantique culcul à souhait à la fameuse scène du mariage gâché en passant par les épisodes pseudo tragiques de pendaisons ratées. Au final, on a une bizarre sensation de déjà vu, de copier-collé du film branché à succès.

Cependant, le problème principal réside dans le degré rarement atteint de fausseté de l’acteur principal. Gaspard Proust ne parvient pas à se dépêtrer de son double-créateur et malgré une similitude physique certaine est d’une fadeur rare, semblant en permanence s’excuser d’être là.

Amusant

            Mais au final, il faut bien le dire, on rit, même si c’est de façon ponctuelle et pas toujours très intellectuelle. Car s’il y a une chose à sauver dans ce film c’est bien le jeu de ses acteurs (mis à part on l’a dit, le calamiteux Gaspard Proust).

            Louise Bourgoin illumine le film de sa bonne humeur et de sa présence, même si l’on hésite parfois sur les véritables causes de son incroyable capacité à jouer la cruche illuminée. Valérie Lemercier, égale à elle même campe parfaitement son rôle d’éditrice sans pitié. Quant à Joey Star, il vaut à lui tout seul le coup de se déplacer pour l’extraordinaire rôle de composition qui lui est ici confié (je n’en dit pas plus, vous comprendrez !).

 

            

Vendredi 27 janvier 2012 à 18:44

J.Edgard

Connaissez vous la « recette à Oscar ? », Clint Eastwood en tous cas l’a lu avec attention avant de réaliser son dernier opus.

Prenez un grand homme, américain de préférence, mort évidemment, associable c’est encore mieux. Ajoutez y une pincée d’humanité grâce à l’épice magique de l’enfance douloureuse (ici une mère tyrannique et castratrice).

Mélangez tendances tyranniques mégalomanes et ultra sensibilité refoulée (et oui, Hoover était gay !) les névroses jusqu’à obtention d’une pâte ambiguë et contradictoire à souhait.

Faire ensuite revenir de beaux acteurs bankable et branchés : j’ai cité THE Léo, ingrédient indispensable à tout grand film oscarisable et, il faut le dire magistral, un beau gosse tout frais et stylé à souhait (Armie Hammer), une jolie-mais-quand-même-intelligente, j’ai nommé Naomi Watts boboisée par ses apparitions remarquées chez Woody Allen, Haneke et Cronenberg, et enfin la grande Judi Dench.

Prenez garde à ne pas trop assaisonner, le sujet de base étant déjà très salé en ces temps de terrorisme menaçant. Le mélange final doit pouvoir convenir à tout le monde et ne choquer aucun palais délicat. Vous vous contenterez donc d’un peu de moralisme apolitique même si cela ressemble parfois à une prise de parti par défaut, tant il semble difficile de ne pas traiter politiquement un personnage si controversé.

Enfin, pour la décoration parsemez d’un maquillage digne du musée Grévin qui vous permettra d’obtenir un mélange parfaitement gélifié et inexpressif

Laissez cuire au moins deux heure.

C’est prêt !

 

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